Toujours la même et belle histoire rechantée, Avec des accents changeants dans la mélopée, Un rythme marqué, pour rester bien éveillé, Entretenir la flamme pour être éclairé.
Les amours à la longue c’est bien routinier. Les surprises sont déjà toutes épuisées. Le désir fait semblant, bien qu’il soit émoussé. L’important c’est d’y croire et de participer.
L’attachement, comme une laisse très tendue, Serre le cou, jusqu’à déchirer la peau nue De la banalité de liens entretenus, Dans le devenir de belles déconvenues.
Je t’aime, tu m’aimes, et surtout moi non plus. Les rives du fleuve s’érodent de ce flux Permanence d’une promesse entr’aperçue. Au loin peut-être un delta, à perte de vue.
Disjonction des habitudes, les rencontres, Au coin secret des découvertes imprévues, Comme la foudre, le désir pose un contre. L’avenir s’offre soudain dans sa mise à nu.