Un procureur déambule dans la ville Il marche fièrement sur le trottoir gauche Du pas alerte et très sûr de l'homme habile Se rend au palais y proscrire' la débauche
Un travesti a garé sa camionnette En bordure' droite de l'avenue des cèdres D'autres sont là conduites par des minettes C'est la guerre' des places au tapin pour se vendre
Quand le soleil brille on a le coeur plus léger Les bleus à l'âme se cachent mieux sous les fards Les crimes eux-mêmes ont des relents moins surets La chaleur panse les coups teint les tons blafards
Une moto crottes caresse le pavé Pour que le sol reste propre et sécurisé De part et d'autre au cours de cette belle allée Que nulle ne vienne ici se casser le nez
La justice tient son désir concupiscent Sous le joug sévère et droit de sa morale La prostitution tient commerce florissant Exposée aux coups mais c'est chose banale
Le printemps se lève généreux sur la rue Où l'un va droit portant rosette à son revers Où l'autre titube pour mieux vendre son cul Il fait bon et chaud dans ce théâtre pervers
On se croise en parfaite ignorance avertie Pour que la Terre tourne il faut des concessions Que les juges oublient ce qui est pourtant proscrit Que les travestis se fabriquent de faux cons
Au soleil la morale est plus vertueuse Moins guindée elle'glisse vers sa soeur opprobre Un regard d'affection pour cette gagneuse Qui sue de son corps choisissant toujours l'ombre.