Quand je ne serai plus du monde des vivants Que mon esprit devenu froid dans ses cordes Aura gagné l'éternité des morts absents A la conscience où les humains s'entre accordent
Quand je n'aurai plus de larmes bleues à verser Que mes amours enfiévrées seront bien mortes De n'avoir jamais su vraiment se passionner Je serai de l'immense et belle cohorte
Quand plus personne ne me pleurera ici Que mon souvenir ne chauffera plus de coeur Evoquant quelques délicieux instants de vie Je vibrerai dans quelques images de peur
Quand je ne serai plus que fine poussière Que le vent aspirera dans ses caprices Drossant des bateaux sur les roches côtières Je serai grain de temps des plus fins délices
Quand le temps lui-même ne demeurera plus Que les brèches des chagrins seront béantes Ouvertes aux acheteurs des putains des rues Je serai goutte de trouille qui éventre
Quand des gogos pensants diront leurs prières Que les anges distraits déploieront leurs ailes Sur des scènes d'amour de chiens en galère Je serai désir aux émois de pucelles
Quand l'éternité se fera ma compagne Que la faim et la soif m'auront abandonné Comme un loup décharné en rase campagne Je douterai encore d'avoir bien su aimer.