Un loup est sorti du bois poussé par sa faim Tenaillé par son besoin de sentir le sang Chaud couler entre ses babines pour festin D'un animal charnu étripé sur le champ
Une meute s'est levée au soir d'élection Prête pour la chasse dans les steppes d'argent Victorieuse d'une razzia sur le grand front National aux crocs émoussés par trop de temps
Sur le pré vert ne reste qu'une carcasse Relief d'une curée aux estomacs repus Autour de laquelle quelques pies jacassent Se disputant les miettes d'un corps vermoulu
Au parfum des roses de printemps on cause Dans les états-majors des prochains rendez-vous On peaufine les phrases tourne la prose Pour croire toujours aux promesses des plus fous
Dans son repère sur les flots bleus de la mer Un chasseur aux yeux portés loin sur l'horizon Affûte ses nouvelles armes d'homme fier D'une victoire sur un peuple de poltrons
A terre métamorphose du loup garou Il sera homme fauve pour la poursuite D'une destinée du pouvoir sans aucun joug A croquer tous les ors des plus belles suites
N'est-ce pas le lot de tous les grands animaux Carnivores de dévorer les plus petits Qui n'ont qu'à courir plus vite se mettre au chaud Devant leur télévision où tout est permis.