Vos
poèmes

Tu peux maintenant te morfondre,
Crier à l'injustice du sort...
Seuls des spasmes, à te répondre,
Meublent l'absence de ton décor.

Vieille salope, tu as traîné
Ta carcasse dans les mauvais coups,
Usurpateur d'une identité,
Bien au chaud d'une meute de loups.

Tu as chassé, caché, embusqué,
Sans jamais oser t'aventurer
Aux avant postes pour la curée,
Redoutant trop d'être repéré.

Et puis un jour fou, tu succombas
Au vieux désir de planter tes crocs
Dans la chair tendre, et tu te lanças
A corps perdu comme un jeune chiot.

Tu as lâché ton poison haineux,
En mots foudre, lancés, pour tuer,
Sur le cuir de celui, trop curieux,
Que tu salivais de déchirer.

Tu as trop exposé ta meute
Dans ta course folle de haine,
Créant une sévère émeute.
Les loups t'ont mis en quarantaine.

Tu as dû, seul, subir le revers
De l'animal blessé, qui charge.
Chasseur, tu fus pris par le travers,
Quand tu voulais prendre le large.

Tu t'es pris un retour de corne,
Dans l'estomac de tes appétits.
A vouloir seul passer les bornes,
Déjà tu entends ton hallali.

Quand on veut s'inviter à table
Et qu'on a des crocs de jeune chiot,
Même salope infréquentable,
Les loups ne t'acceptent pour suppôt.