La montagne est très calme sur ce haut plateau Pas le moindre souffle ni bruit de fou ruisseau En guise de pâtre soufflant dans son flûtiau Un homme pédale et transpire sur un vélo
Un mouton blanc regarde le ciel et bêle Des nuages lourds passent porteurs de grêle Sur fond de ciel moutonné un pur voile bleu L'herbe est bien grasse et le temps doux se traîne un peu
Sous l'aile légère d'un oiseau des cîmes Volent les senteurs sèches de prairie d'été Tout respire le calme et la sérénité D'un doux Eden avant le clash et l'abîme
Tout soudain l'ovin courre vers la falaise Avec son troupeau pris du même malaise Ils bêlent paniquent emportés par l'effroi Le cycliste stoppe ne croyant ce qu'il voit
Rien ne paraît des causes de la panique Pas le moindre éclair ni tension électrique L'animale terreur agit sur le plateau Poussant des vies vers un inéluctable saut
Le ciel ne s'ouvre pas et personne ne crie Les gros nuages du ciel bourgeonnent leur pluie Pied à terre un cycliste sur sa selle assis Regarde sans saisir la fin de quelques vies
Des moutons fous se précipitent dans le vent Happés par le profond vide tout en bêlant La mort a pris à la folie son lot de vies La montagne est très calme et les herbes fleuries.