Quand j’ai voulu interroger les oracles Ils m’ont répondu qu’ils ne savaient plus lire Qu’ils allaient bientôt dissoudre leur cénacle Ayant perdu leurs facultés de prédire
Je me suis alors tourné vers les poètes Mais je n’en ai trouvé aucun ni aucune Voulant rimer pour quelques cacahuètes Ni se charcuter les vers pour quelques prunes
Mes amis étaient déjà morts et enterrés Plus aucun ne pouvait être sollicité Leurs fantomes s’étaient tous metamorphosés En vieux souvenirs rancis inappropriés
Mes maîtresses ne voulaient pas vraiment parler Leurs lèvres s’empressaient en langoureux baisers Qui me faisaient perdre l’envie de questionner En même temps que mes tièdes velléités
J’ai alors regardé mon fidèle miroir Au profond des yeux qu’il me renvoyait à voir J’ai reçu les échos emmêlés d’un gueuloir Où je n’eus qu’à cueillir les fleurs de mes espoirs.