Il y avait un arbre Un géant solitaire Il y avait des feuilles Pour une ombre de l'été Il n'y a que du marbre D'agence immobilière Une hôtesse t'accueille Dans un hall climatisé
Il y avait du bois mort A joncher parfois la rue Il y avait des chevaux A piaffer sur les pavés Le trottoir parfois s'endort D'affiches de femmes nues Des voitures et motos Se prennent à klaxonner
Il y avait autrefois Le rêve d'une ville Quand la campagne venait Faire de l'oeil aux boulevards Il y a le désarroi D'une foule incivile Qui ne sait plus que le lait Des vaches fait le broutard
Il y aura de l'acier Du feu des larmes du sang Un brouhaha d'enfer Sur les paroles d'amour L'humanité perdra pied Asservie au dieu argent S'égarant dans le revers Du décompte de ses jours
Il y avait un arbre Un géant solitaire Les enfants jouaient à loup Se cachaient contre son tronc Un cheval noir se cabre D'enseigne luminaire De voitures à rendre fou Un homme frappe son front.