A l'éveil du rêve d'une vie, s'enchante L'intériorité des sens, en libre intuition D'un temps, enfin extérieur à ses tourmentes, D'une conscience ressourcée en déraison.
L'expérience sensitive de nos amours Ourdit sur la mémoire la trame infinie Des aventures de l'esprit, dans ses contours D'entrelacs à dénouer du rêve de vie.
En petites morts, nous éprouvons l'absence Du corps de pulsions, d'humanité, du désir, La promesse tellurique d'une errance, Au souffle fond insonore du devenir.
Aux douleurs incarnées, les sillons sont creusés D'un esprit de terre et d'éther conjugaison, D'où germe ce rêve permanent, oublié A l'éveil fortuit des affres de sensations.
L'esprit et la matière, d'unique rêve Confus, d'éléments à se tenir différents, Pour être du même élan, de même sève, Tension d'équilibre du chaos permanent.
Nos amours, nos violences, nos déchirures, Autant de carburant à tenir assemblés Les contraires invisibles ligatures, Du vide absolu, du néant à perpétrer.