Le Kouign amann est gâteau de sa Bretagne. Le gratin avec crème est de son Dauphiné. Le pétillant du vin est de sa Champagne. La France regorge de ses spécialités.
Aux quatre coins de l’hexagone, qui devrait En avoir au moins une demi-douzaine, Fleurissent les savoir-faire et les grands secrets, Que les fiers outremers accroissent sans peine.
La nourriture se décline en culture Des territoires, qui sont la mosaïque Du grand repas et de l'immense peinture, Que ses traits unissent dans la République.
Encore faut-il tout accepter de l’histoire, Du sang versé, des bagnes, des marches forcées, Pour ne pas croire l’apparence illusoire D’une homogène unique et belle identité.
De tout temps, le peuple français est métisse. Des atavismes, nés d’invasions barbares, Aux colonies, que ses mensonges trahissent, Le bleu le blanc et le rouge se bigarrent.
De Lille à Bastia, de Nouméa jusqu’à Gap, Les différences marquent l’appartenance A une identité métissée pour seul cap D’une Nation forte de ses différences.
Reste à retrouver tous les exclus du banquet, Qui grignotent les reliefs de notre histoire, Confinés dans les non-dits de tous les rejets Des exclusions, sociales haines des espoirs.
