Vos
poèmes

Boutons de manchettes en or fin,
Costumes, soyeux décolletés,
Mines fardées, tailleurs de satin,
Ils croassent sur écrans télés.

Perchés sur les branches du pouvoir,
Pérorent "d'à-peu-près" sur les gens,
Jouent leur carrière dans le miroir,
Corbeaux corneilles de notre temps.

Pour évangiles, commentateurs
D'une réalité augmentée,
Font mots flots d'experts bonimenteurs,
Servent la soupe aux désespérés.

Se privent de toutes les couleurs,
Font uniforme d'un habit noir
De faux confrères, fausses consœurs,
Pour nous donner un ailleurs à croire.

Croassements en livrées noires
De serviles télégraphistes.
Pensée mâchée d'un purgatoire.
L'ingrat métier de journaliste.

Nous donnent l'air du temps, mesuré
A l'aune d'indices d'audience.
Regards sur le monde pour prêcher,
Couleurs d'une même obédience.

Chacun est convoqué à penser
Dans la norme d'images choisies.
Flots d'émotions à nous abreuver,
Vacuité de clichés, à l'envi.

Plus besoin de regarder le ciel,
De sentir le soleil sur sa peau,
De humer le parfum de son miel,
Ou de boire à la source son eau.

Présentateurs, présentatrices,
Vêtus de leur tenue noir-corbeau.
Télés, de l'ordre zélatrices,
Les médias nous prédisent le beau.