Déraisonne en moi comme un écho câlin doux A la somme d'un temps endormi des saveurs A la surface d'une eau calme où dort un fou Frissonne en bulles de rêve cette torpeur
Dans les caves de tournantes donne le jour Aux violeurs de futur aux imposteurs d'envie Que des élites aristocrates en cour Bavent encore' sur les citoyens asservis
Aux média des hontes bues jusqu'à plus de soif Donne l'impudence infatuée d'images De cadavres à la pelle qui me décoiffent' Des discours scientistes de nos nouveaux mages
Accroche mon coeur aux émois de faits divers Que j'ânonne encore' quelques bribes de grands mots Pour cracher un fiel de miel sur les froids d'hiver Chauffant les SDF d'une eau de caniveau
Cultive les guerres et leurs bombes très sales' Aux creux de la haine attise les braises Du fanatisme religieux son commensal Pour que les pleureurs de paix enfin se taisent
Va jusqu'au terme introuvable de ce chaos Arrache mes chairs pour nourrir les affamés Donne à l'envi des bouches charpie et lambeaux Pour rassasier de mort les pauvres hébétés
Et n'oublie pas de me réveiller juste avant La fin de ce terrible cauchemar de nuit Pour que je déguste mieux la peur de ce temps Avant qu'un enfant ne me demande un avis
Ma liberté mon ange gardien opulent Cherche ta victoire dans les soubresauts noirs De ma violence rassurée dans ses élans A vouloir tuer ceux qui peignent de l'espoir.