Sur l'écume évanescente du noir néant Aux embruns d'un océan de soupe vide D'une perle goutte de l'espace et du temps Jaillit un univers né de l'insipide
De multiples larmes coulent de l'absence De matière et de réalité pour plonger Dans un nouvel élan qui se fait essence De mondes infinis à jamais étrangers
Une pluie de gouttelettes de soif de vie Sombrent dans les abîmes de la création Surgies de leur source comme bulles d'envie Elles fondent des souvenirs d'ébullitions
Des univers se métamorphosent alors En autant d'impossibles merveilles d'azur Où le temps se décompose en sons des accords De la matière pour une danse aux pas sûrs
Sans fin ni aucun commencement l'éternel Se masse en inconnu de silence et d'éther D'où surgissent des gouttes flammes sans appel Et des miroirs pour les vagues de quelques mers
Les mystères se confondent en nudité Laissant apparaître des âmes désunies Qu'un souffle sans chaleur happe de sa bonté Et comme une surprise se construit la vie
Le grand Océan refermé sur lui-même Rumine son vide pour nourrir son néant Il bave parfois quelques perles extrêmes Sur la houle d'amour il est impermanent.