Dans la glace, les traces indélébiles Des futurs anciens, oubliés du temps, Comme des diamants étoiles immobiles. La chaleur brûlante du désir des amants.
Sur la frise des oublis, les arabesques Des larmes, dans les plis de peau sans caresse, Écrivent en creux bleus de givre la fresque D'un miroir sans teint, zébré de longues tresses.
L'eau vive a ruisselé sur des embrasements, Qu'elle a saisis lentement dans son étreinte, Lascive avec le gel d'un endormissement, Du mouvement doux, figé dans cette empreinte.
Un Soleil bleu de froid métal pose un regard Sur une Lune rose de souffle divin. Un rai de lumière noire du grand hasard Éveille l'oubli d'une errance du destin.
Goutte à goutte, la glace fond entre les doigts De sable blond d'une déesse aux perles d'eau. En mille éclats se brisent les filets du froid, Un baiser de lèvres, du temps l'un des anneaux.