D'abord quelques sources éparses se sont tues Personne n'y a vraiment prêté attention A part peut-être quelque vieil escargot nu Mais pas de quoi attirer les télévisions
Ensuite des ruisseaux ont disparu l'été Offrant un lit asséché aux pas des marcheurs C'était plutôt drôle insolite et recherché Par quelques touristes curieux innovateurs
Puis vint le tour de quelques rivières' sauvages Qui ne purent plus traîner l'onde d'un serpent Evaporées en irrigation pompages Elles furent oubliées progressivement
A la disparition de quelques stars de l'eau On s'émut un peu à voir des ponts suspendus Sur le vide entre des arches de caniveaux Mais avec le temps c'est connu on s'habitue
Quand on passa le premier des fleuves à gué On fit la fête on dansa pour prier la pluie On lança des incantations pour implorer Sous l'égide du maître des cérémonies
La mer s'était abaissée depuis bien longtemps Quand quelques uns se trouvèrent sur sa côte Son eau était si salée qu'on marchait dedans Et l'on teint des discours sur toutes les fautes
Jamais on ne parla disparition de l'eau Le mot lui-même était devenu un tabou Le prononcer exposait au rang des salauds Il ne se passait rien rien rien du tout.