Pourquoi s’obstiner à porter deux chaussettes De même couleur pour chacun de nos deux pieds, Quand elles vont prendre la poudre d’escampette Pour disparaître dans la machine à laver?
Les deux font la paire comme un couple parfait, Mais chacun le sait, la perfection n’existe pas. Ce n’est qu’une illusion, un espoir contrefait, Pour supporter du quotidien les aléas .
C’est un mystère à ne jamais se résoudre, Du pied au tambour, un chemin d’initiation, Qui donne aux chercheurs beaucoup de grain à moudre, D’une chaussette seule en pérégrinations.
Entre les interstices des particules De l’univers de matière, un bout d’oripeaux, Une part de costume un rien, un bidule Se perd à jamais avec ses squames de peau.
Le code couleur des pieds ne signifie rien De l’équilibre du marcheur, de ses pensées. La teinte unit en gauche et droite les terriens Porteurs de chaussettes dans leurs diversités.
Heureux humains aux pieds nus sur la poussière Couleur terre, de sable, de vase et d’herbe, Colporteurs d’espoirs et de tristes misères, Vos empreintes sont traces de votre verbe.
Multicouleurs, les pieds métisses sont les rois D’un univers multiplicités conjuguées, Entre leurs orteils leur peau transpire la joie Sur les routes ouvertes de l’humanité.