Dans la multitude concentrationnaire Le rêve de nature vient ceindre le front De milliards de personnes sur peu de Terre En des villes serrées sur fond d'agitation
Les sexes s'ignorent dans la promiscuité D'un flux de gnous oublieux de leur migration Les désirs sans les espaces pour procréer Flambent hédonistes les jours de séduction
Identité de l'Innombrable sélection Des indifférences d'une meute de chiens Qui berce sur son sein les crocs d'un Cupidon Avide de la dominer pour quelques riens
A mieux se connaître les hommes s'ignorent Bientôt reviendront les hardes sanguinaires Jusqu'au coeur des villes en nuées sonores Pour manger le foie des groupes adultères
Croissez et multipliez il ne fallait pas Croire à la lettre l'incantation des anciens Perdus dans la solitude bornée d'un temps Où le genre faisait la loi des patriciens
A vouloir manger ses semblables ennemis L'homme pensant se fait troupe d'uniformes Oubliant les sexes au bord de son ennui Pour n'être plus que la masse de l'informe
Déjà ni la femme ni l'homme ne sont plus Nécessaires à la procréation de vie Leur temps s'arrête sur l'image de leur vue Contemplant la science magie de leur déni.