Des pensées chaudes sur la place du marché Aux yeux nuit toujours clos des chalands exposées Une belle marchande obèse déformée Quelques coqs égrillards à la voix cassée Il est encore tôt pour la lumière du jour Et déjà trop tard pour le goût de nos amours.
Les fleurs s'offrent à la vue des passants pressés Elles n'ont pas encore de parfum à délivrer Seules leurs couleurs sont savamment agencées Bleues rouges vertes et d'or se sont les pensées Sur des cartons gribouillés leur prix en euro Pas de fragrance en ce froid matin si tôt.
L'air est vide des odeurs du petit matin Au-dessus des étals la trace d'un chagrin Quand des amours de la nuit il ne reste rien Chacun va traînant dans son fade quotidien Jours tristes et jours fous commencent le matin A l'horizon déjà le souvenir se peint.
Les émois les doutes mêlés en salade Tant pis pour celui qui va rester en rade La vie tous les jours folle de ses passades Chacun devra colorier ses bravades Accepter la vie à s'en vouloir malade Les amours mortes aux coeurs fanfaronnades.
Un marché ce matin comme à l'accoutumée Reste à vendre le souvenir de l'être aimé A mettre sur le banc la chaleur des baisers A crier plus fort que la douleur mâtinée Du plaisir tendre volé à l'éternité Ce jour s'éclaire couleurs des fleurs de pensées.