Sur les rives des îles désertes, Chantent les sirènes, solitudes Des plaintes, mélancolies disertes Des frissons de grande magnitude,
Voix d'amours égarées sur l'océan Des rencontres du désir capricieux. Ce chant vide l'espoir de tous les temps, Pour résonner, froid sous un ciel trop bleu.
Après l'amour fou, s'ouvrent les brèches, Où s'engouffrent les vents de sable chaud, Dont les grains saignent les peaux trop sèches Des caresses lovées aux creux du dos.
Toutes blessures ouvertes, la quête Se poursuit, de havres en ports perdus, Au goût des sens, appétit de bête, A mordre aux baisers des amours charnues.
La même mélodie, sur les vagues, Berce le marin au gros coeur chagrin. Entre des cuisses nues, sa main drague Le souvenir bleu d'un amour mutin.
Les rêves de sirènes ont couleur De plaisir aigre au réveil du matin, Quand le sexe repu range les peurs De l'oubli, pour un moment, au lointain.
Le même chant sourd revient lancinant Caresser le corps nu d'une femme Aimée en silence, une nuit sans vent. Image au coeur d'un doux vague à l'âme,
Tout homme est marin, île déserte, Au long cours des amours évanouies, Que les sirènes, toujours disertes, Hantent de leur chant, aux émois d'oubli.