Médaille d'or.
La fête doit être éphémère,
Pour sublimer le populaire.
L'événementiel est contraire,
Produit de marchands fait pour plaire.
Enfermer l'espace de pensée,
Contraindre le temps dans son futur,
La formule est bien organisée,
Pour que les bénéfices soient sûrs.
Les jeux olympiques sont ainsi
Une énorme orchestration sans fond,
D'un artifice de griserie,
Pour tiroirs-caisses nauséabonds.
Le sport, merveille de cultures,
Dépassements de nos limites,
Affrontements sans déchirures,
Devient prétexte prosélyte.
Tous les clichés de la bien pensée,
Largement diffusés sur écrans,
Sans profondeur et à satiété.
Une course à l'argent médaillée.
Les jeux sont-ils une vraie fête
Ou l’exutoire de nos pulsions,
Un champs de batailles en quête
Permanente de la déraison?
Citius, altius, fortius, toujours plus.
Ensemble, hors des Nations Unies,
Un groupe fermé fait son chorus
De la plus grande supercherie.
Les belles fêtes sont gratuites
De leur sincérité naïve,
Ne peuvent pas être la fuite,
D'une course sans perspective.
L'or, l'argent, le bronze, médaillés,
De tous temps civilisés, monnaies
D'états et de puissances armées,
Les sports devraient passer le balai
Sur les podiums de sueur, d'efforts.
Les plus forts acceptant de porter
La victoire pour chant des sponsors
Vers l'impétueuse adversité.