Les mots ne s'impriment pas sur la trame de La vie qui semble se foutre de mes amours Un lien ténu se distend dans le lointain de Ce désir de toi si farouche dans mes jours
Quand la séparation ne se peut construire C'est que quelque chose vit dans la relation Qui unit des êtres qui ne peuvent dire Que la distance qui les nourrit d'illusion
A s'éloigner toujours et se le raconter Dans les pensées secrètes et les échanges Se construit l'espace profond de l'unité De l'histoire bleue des silences étranges
Demeurant étrangers à nous-mêmes dans le Déni de ce jouir exigeant qui se veut Moteur des embellies de nos consciences le Temps nous prend à revers dans son triste jeu
Nos bras se refermeront sur nos désirs morts D'avoir trop attendu que l'heure soit venue D'accepter le besoin des frissons de nos corps Contenants de nos âmes soeurs d'être nues
Nos langues rouleront sur des baisers trop froids Donnés en prime de sagesse par la mort Sur des lèvres déchirées de regrets d'effrois Tremblantes à balbutier en vain leur remords
Nos sexes décharnés resteront inertes Sous la pluie de gouttes d'un sang noir d'ébène Suintant de doigts aux moisissures vertes Nous nous dirons alors notre triste peine.