Courir plus loin qu'au fond de la steppe Après le flou de l'amour des saisons Des souvenirs noirs au goût des crêpes A la confiture au grain de marron
Pour ne jamais rien voir de tangible Que l'usure de ses fonds de pantalons Que la trame d'un rêve impossible Où le coeur s'étiole à tourner en rond
Les caresses du désir se figent Dans un corps froid prisonnier des glaces Qu'un soleil noir a pris comme aurige D'un char du temps poursuivant sa trace
Les mots chantent une musique triste Psalmodiée en vulgaire prière Pourchassée de l'esprit cet autiste Qui répète la loi des sorcières
Dans l'immensité du désespoir gris Une porte se dessine en vide Sur une béance offerte aux envies D'un sourire à l'expression livide
Un passage impossible de la vie Vers ce qui ne saurait être la mort Dans une fuite immobile un grand cri Se perd au fond d'un lourd silence d'or
Une image obsédante sans couleur Une vibration insaisissable Au corps l'écho d'une ancienne douleur Un désir d'amour méconnaissable
Courir plus loin qu'au fond de la steppe Après le flou de l'amour des saisons Au revers du col un bout de crêpe Noir pour la mort d'un chagrin compagnon.