Nos lèvres étrangères ne reconnaîtront Pas les baisers des jours de braises et de feu Sur les rires tristes des jours de soumission Aux pitres quotidiens aux couleurs de nos yeux
Nos doigts écorchés par des peaux trop voraces Ne sentiront pas fleurir le frisson au pli Des caresses subtiles gestes loquaces Insensibles au langage d'un grain non-dit
Nos regards ne verront que le réel concret Impuissants à percer les secrets de l'âme S'offrant aux tendresses complices des secrets Esquissés pour illuminer une flamme
Nos phrases seront silences invisibles Pour les mots couvrant de charme dérisoire Des rencontres programmées irréversibles Les risques d'erreur réduits à l'illusoire
Nous serons maîtres et esclaves seviles Tout à tour puissants et sujets obéissants Déjà vieux sans avoir été juvéniles Nous refuserons d'aimer comme les amants
Nous n'aurons plus rien à découvrir en l'autre Qui ne soit reconnu par notre programme Du bonheur instillé par le sang de notre Grand ordonnateur des profils et des trames
Des métissages sexués resurgiront Dans les contrées lointaines de l'ordre juste Quand hommes et femmes rebelles s'uniront Du seul désir de pulsion d'amours unjustes.