Où est-elle cette belle et grande histoire? La terre a-t-elle bu tout le sang de mémoire, De têtes tranchées, de guerres, de maquisards, Pour des jean foutre d'une élite de couards,
Venus d'une énarchie nous faire des leçons De démocratie en serviteurs du pognon, Séides des réformes pour ne rien changer De l'ordre nucléaire américanisé?
Nous sommes un peuple soumis, colonisé, Dévoreur de solitudes, médiatisé, Qui ne peut même plus se rêver d'avenir, Abêti d'avoir, dans sa course à surjouir.
Une pensée prédigérée nous étouffe. Nous rotons les sodas de cette malbouffe Sur les pompes cirées, les cravates noires, Du fric roi qui nous assène ses victoires.
Nous avons oublié comment vivre ensemble, Être différents dans ce qui nous rassemble. Sous le joug du capitalisme tout puissant Nous portons nos chaînes d'esclaves impuissants.
Nous voulons croire aux miracles de fiers déments, Inventeurs d'usines à gaz, de boniments, Qui n'ont de perspective que taux d'intérêt, N'ont que le profit pour pensée sous le béret.
Le bonheur ne s'invente pas dans les urnes Ni en paressant à se gratter les burnes. Il faut d'abord s'aimer soi-même tout entier, Refuser que d'autres nous prennent pour sujets.
Inventons la République de citoyens, Qui se demandent en se levant chaque matin Quel geste ils feront, ce jour, pour construire un peu Cette Nation, où chacun sera plus heureux.
Point de petite ni de grande création, Chacun sa part à l'édifice de Nation! A chacun sa juste et belle contribution. Vouloir être ensemble, avant de faire du pognon!