Elles demeurent derrière les formes Masquées en déguisement de circonstance Pour se donner plus folles que leur nature Plus joyeuses que leur profonde tristesse Parées de grâces effaçant leurs cicatrices A la fête chaque jour de brumes noires Gaies et riantes aux jours de pleurs larmoyant.
Aux relations éphémères Aux amitiés les plus solides Attentives pourtant à la sensibilité Qui résonne et rayonne du fond des émotions Elles demeurent étrangères au langage Muettes de leur silence de l'indicible Qui s'échappe par bribes secrètes Se détache par lambeaux à peine expulsés Se peint par sourires timides mort nés.
Les plaintes muettes sourdent Aux coins invisibles des circonstances A l'insupportable des évocations Et percent les carapaces épaisses S'effaçant déjà aussitôt surgies Sans affronter la violence des lumières Comme effarées d'avoir osé une apparition Elles ajoutent encore à leur pesanteur écrasante La culpabilité d'une arrogance à s'être expulsées Jusqu'à ne pouvoir plus même supporter Le poids d'un caparaçon si savamment harnaché.
Les plaintes muettes Ont tant de choses sur le coeur Qu'elles pèsent plus lourd chaque jour Du poids d'un plomb de silence Au bord des échappées de folie Aux limites menaçantes De l'embellie des abysses A la margele fragile D'un puits sans fond Toujours à se creuser.