De nuit, assis sur mon canapé de salon, J'ai vu la trace d'une météorite, Entendu la foudre tomber sur mon balcon, Reçu inerte ces troublantes visites.
Au coeur de l'univers, isolé dans la nuit, Témoin naïf des puissances naturelles, Je fus chaque fois, au doute de l'infini, Emporté au bord des rêves de merveilles.
Sur une autre planète, sur un sofa cuir, Un Soleil bleu courtisait une Lune feu, Dans les foudres laves d'un être à se languir, Au même instant d'éternité, nous étions deux.
La nuit relâche parfois quelques mystères, Jusqu'alors invisibles aux regards des jours Des êtres perdus en de longues croisières Aux bouts solitaires de leurs belles amours.
Gerbes de feu en étincelles de foudre, Traînée de lumière blanche au coeur de la nuit, Fulgurants morceaux de planète à recoudre Le chaos des peurs sur la peau du vieil ennui.
Un tremblement de Terre, un coup de canon, A quelques nuits de là une autre semonce, Présages de l'ignorance d'un long chaînon. Au coeur des insomnies bleues, quelques annonces.
La planète a des soubresauts, quelques frissons, Dans le silence du velours noir de ses nuits, Que je savoure comme grâce d'explosions Des mystères infinis du désir de vie.