Les sondages déploient leurs effets mirage. Le tsunami brun serait déjà effacé.. ? Selon eux, on peut déjà tourner la page, Les résultats d’élections sont déjà donnés !
La gueule de bois des commentateurs pressés Est déjà annoncée dans leurs marges d’erreur, Mais pour faire de l’audience et paraître informés, Rien n’arrête la verve de ces prédicteurs.
La République souffre d’urnes constipées. Aucun laxatif ne se montre efficace. Il faut attendre que le scrutin énoncé Ne vienne taire ces propos, les efface.
La prudence des sondeurs n’est pas entendue Par les parleurs médiocres des chaînes d’info, Pseudo journalistes, experts du convenu, Ennoyeurs de pensée, annalistes sans peau.
Le pays est au bord d’un grand précipice. Certains se plaisent à dire que le vertige N’est qu’une illusion de nos peurs, un supplice, sortis d’un peuple coutumier de voltige.
Toujours pressés de créer leur évènement, Avant même que rien n’advienne pour de vrai, Les chanteurs de vent, inventeurs de boniments Vendent une poudre mêlant le blé et l’ivraie.
Piétineurs du suffrage, saltimbanques nus, Ils dansent leur sarabande sur les plateaux, Lançant pêle-mêle le sûr et l’incongru, Au seul intérêt de leur propre numéro.
Le trouble se répand sur la vague brune. A vendre la peau de l’ours sans l’avoir tuer, Les lecteurs de marc de café des fonds d’urnes Contribuent, impudents, à nous influencer.
La prudence scientifique est vite oubliée, Pour paraître savoir et dire l’inconnu. De chiffres emmêlés, de lecture insensée, Les oracles pètent bien plus haut que leur cul !