Quand, un jour, je serai illustrement connu, Quand la notoriété aura pu me saisir, Je deviendrai, tel le poisson dans la nasse, Incapable d'être cet auteur ingénu, Asphyxié dans un espace à se rétrécir, Ayant pour seule liberté une impasse.
Heureusement, j'aurai déjà franchi le Styx, Pour rejoindre les feux rougeoyants des enfers. Les poètes sont reconnus quand ils sont morts. Je n'aurai nul besoin de publier sous X Ni de me torturer ou de prendre des airs, Pour me travestir et nier mes désaccords.
Je donne des mots, que j'essaie de maîtriser En phrases torturées, pour qu'elles prennent sens, Que j'ignore souvent à ce moment même Où elles germent de l'intuition exhibée, Produisant l'harmonie des plus beaux contre-sens, Logiciel informatisé de moi-même.
C'était un vieux rêve aujourd'hui bleu défraîchi. Ce pourrait être un cauchemar, privé d'amour, La perte en abîme de mon sublime ennui. J'ignore qui m'entend en ces mots de détours. Soliloque ésotérique, ma poésie Me fait approcher les indéfectibles jours.
Satisfaction de la plénitude ouverte Vers davantage de satiété de plaisir, Désir impossible à tordre dans le réel, Les images, mises en mots vers leur perte, Donnent un paysage à toujours se bâtir. Tons de couleurs vives d'un tableau virtuel.