Poussières de la piste.
A quoi ça sert tout ces mots sur le papier blanc,
Si personne n'est là pour les crier au vent?
Sur la grève de bourrasques de l'océan,
Ils filent sous le sable des crabes dormant.
Vieilles feuilles de papier, écran éteint,
Y'a des cris joyeux d'enfants se tenant la main,
Des corps hâlés, cheveux aux vents de sel marin,
La nuit, le jour et surtout des petis matins.
A quoi ça sert ce silence au creux des pages?
Une mer d'huile un jour de ciel gris sans âme,
Une croûte défraichie aux couleurs fades,
Sur le continent d'amour île déserte.
Ecrire au plus haut des sommets blancs de neige,
Dire aux secrets, qu'ils ignorent que s'agrègent
Au coeur des hommes, là où l'amour s'empiège,
Les forts désirs, que leurs caresses abrègent.
Peu importe, si tout cela nous rend heureux!
Il coule un sang de douce futilité bleue,
Encre invisible du temps d'êtres amoureux.
Quelques arabesques, pour figures des dieux.
L'inutile est le flux nécessaire à l'espoir,
Qu'il tourne en une danse lascive du soir,
Comme un trésor, enseveli au dépotoir,
Promesse, qu'il donne d'un prochain au revoir.
L'artiste un jour saisit tous les mots oubliés
Sur de vieux cartons, lit d'un homme abandonné
Au destin d'une panique modernité.
Il les roule en sa bouche, pour les enchanter.
Poète, tu peux achever ton silence.
Il se trouvera un jour un bel artiste,
Pour faire vibrer d'émotions tes souffrances,
Saltimbanque des poussières de la piste.
