C'est un cancrelat de couleur mosaïque Doté d'un sourire plat rebondi sur pattes Comme un crabe sans pinces frousse onirique Qu'un canal relie à une araignée mate
Plus vraie que réel au coeur d'un songe de nuit La bête tient sa place en vainqueur du vide Elle occupe l'univers des peurs de la vie A dire en silence l'étrange impavide
Jaune et noire et d'autres couleurs fulgurantes Monstre aplati à s'épandre en jus de poisons L'énorme cafard sur l'écran d'épouvante Immobile et pesant sûr de sa déraison
C'est la mort travestie qui chante victoire Devant la bataille qu'elle sait déjà gagnée De sa morgue toisant le rédhibitoire Diagnostic impuissant à se pouvoir soigner
C'est l'amour qui s'accroche au futile' désespoir A dire en rêve la prémonition de mort De l'être cher aux affres d'un corps de sang noir Et la peur qui mange le temps sur tous les bords
C'est le noir et le jaune à se dire infectés D'un fil de soie tissant une disparition C'est l'impuissance à se sentir toujours aimé Et n'avoir rien d'autre à offrir que l'affection.