La terre de mars au fou soleil nous offre son parfum A la vie l'humus au doux printemps donne une profondeur. Nouvelle à l'air du temps frémissant d'une sereine ardeur La sensation au souvenir d'une femme et son parfum.
La renaissance à chaque saison de la sève du sang Un homme se sent être et se croit encore des vivants Quand en lui des molécules répondent aux stimuli Et qu'à nouveau il se sait capable de donner la vie.
Il viendra peut-être l'hiver nucléaire tant prédit Les arbres se tairont et les oiseaux seront peints de gris Quelle sera alors l'odeur forte d'humus du printemps Pour dire aux êtres mutant qu'ils sont encore des vivants ?
Entre les roches vitrifiées quelques lambeaux de terre Et ruisselant lourdement de minces filets d'eaux mortes Le souvenir ne sera que vague idée à construire A ceux là pour qui le désir n'ouvrira plus de portes.
Le printemps nous précipite au coeur de son nouveau chaos La vie se nourrit de toute mort et l'hiver le sait bien Qui ne peut subsister dans le gel de glace de son manteau L'eau écoule d'un soleil chaud réveillant ces fous d'humains
Berges des fleuves d'usines chimiques nucléaires En nouvelles alchimies techniques morts estuaires Le printemps perturbe nos sens du sommet des cheminées Jets de fumées et vapeurs des hommes à leur destinée.