Psychiste.
Son visage est parfois le masque de douleur,
D'une vieille femme, aux rides de ses chagrins.
Son regard brûle soudain de mille lueurs,
Quand un sourire sautille sur son chemin.
Psychiste, dans les méandres d'un fleuve noir,
Elle cueille les couleurs claires, des rives
Fluides des douleurs instables d'un miroir,
Que l'eau du temps coule en fleurs de mots gélives.
Vive aux aguets, furetant sans cesse le vent,
Mangouste affamée sur la trace du venin,
D'un éclair lumineux, elle saisit l'instant
De faiblesse ouvert sur les failles d'un destin.
Incantation raisonnée des mots sans frayeur,
Elle chante, de ses silences vibrations,
Les contours improbables des voies de l'ailleurs,
Aux possibles apaisements des abandons.
Femme magie sage des arcanes doutes,
Elle prête aux mots leurs couleurs avariées,
Pour que se dénouent, au croisement des routes,
Les fils de plomb, fondus de vies écartelées.
Femme enfant, aux saines colères nature,
Elle envoie sa rage mordre le suffisant,
Comme une caresse, gifle de rupture,
Pour qu'un souffle se reprenne au fil de son temps.
Chamane du temps des savoirs de l'inconnu,
Elle traverse le vide, pour l'envolée
Sur le radeau des tempêtes d'âmes chenues,
Jusqu'aux rives calmes des peurs apprivoisées.
En apnée bleue de la raison raisonnable,
Elle plonge au lointain des profondeurs de nuits,
Pour cueillir les lueurs de jours ineffables,
A offrir au fleuve réel des eaux de l'oubli.
Son visage est parfois le masque de douleur
D'une vieille femme aux rides de ses chagrins.
Son regard brûle soudain de mille lueurs,
Quand un sourire sautille sur son chemin.