Randonnée au coeur du Trièves.
Bien sûr,il y a de beaux chevaux,
Monté chacun par son cavalier.
Bien sûr,il fait très beau et très chaud,
Au coeur du Trièves' en cet été.
Il y a Black,cheval de couleur
Et Jacquouille' au besoin de rosé,
Couple solitude de douleur,
Ailleurs, dans une autre chevauchée.
Alcool, fraîcheur du petit matin,
Aux échappées, à chacun des bars
L'itinéraire des mauvais vins,
Pour être encore' vivant quelque part.
Enivrés de chaleur, soleil fou,
Aux rythmes de nos chevaux plaisir,
Nous allons ensemble, malgré nous,
Agrégat de coeurs à découvrir.
Commerces multiples du hasard,
Des chefs de projets sur leurs chevaux,
Testent au réel leurs produits phares',
Panel de cavaliers jouvenceaux.
Un professeur d'université
Rit de bon coeur, à se rassurer,
Quand Dieu lui fait infidélité
D'un chemin trop raide pour penser
La fraîcheur d'une eau de lac trop froid,
Que les chevaux de femmes à cru
Nagent en frissons du bout des doigts.
Cet été, sur les berges, pieds nus,
Le chemin d'absence d'un ami,
Qu'on sait là-bas, au bord de sa nuit.
A chaque pas, le souvenir cuit
D'une brûlure d'être sans lui.
Des regards se croisent au lointain
Des impossibles découvertes.
Nous avançons, au coeur quotidien.
Nos chevaux broutent une herbe verte.
Différents de ce même bonheur
D'être à cheval, sur cette route,
Nous sommes chacun dans notre ailleurs,
A contenir nos propres doutes.
Nos histoires se croisent en fils
De poussière,de sueurs, de joie,
S'accrochent en puzzle dans le fil
De nos mémoires en désarroi.
Nous buvons une eau de sel, au goût
De nos propres désirs. En mots sourds,
Botte à botte et lointain, entre nous,
Nous sourions d'être en si beaux jours.