Une pomme ouverte sur la tranche de chair Tel un sexe de femme aux caresses d'Eros Pépin noir au pistil tendu luisant et clair D'une affiche au-dessus du penseur telle un os
Rodin caresse les courbes dessins femmes De cuisses et de croupes aux formes rêvées Dans un geste assuré des caresses d'âme Sur une peau satin de graphite esquissées
Porte de l'enfer pour les Bourgeois de Calais La chair s'expose en gestuelle lascive Au regard de visiteurs demeurés inquiets De ce message des sens traits de missive
Au-delà du temps les courbes s'entrecroisent Au carrefour des désirs glisse la mine D'un crayon de vie au fil d'une entretoise Tenant les élans d'une main qui coquine
Avec le temps des suffisantes postures De féminité offerte au caprice roi D'un génie de marbre dieu des impostures A faire des femmes les objets de son droit
Camille Claudel se courbe à l'oubli du temps Quand les cuisses tournent sous les pattes sans loi D'un homme cherchant l'équilibre mouvement Figé dans la grâce d'ingénues sous les doigts
Le marbre reste froid de la chaleur de vie Qu'il jette en cadeau à l'éternité voulue Dans l'instant travaillé des fuites ressaisies Quand un sexe s'offre sur papier pomme nue.