Ecrire un roman au quotidien des rêves Ne pas savoir où commencent les personnes Dessinées à grands traits animées de sève Pour qu'une émotion se mûrisse et frissonne
Courir après des situations fictives Inspirées de tristes fantasmes avortés Des heures à suer en longueur punitive D'un plaisir à se tordre de douleur mal née
Combiner des mots mal foutus de leur place Se révoltant sans cesse de trop mal évoquer Les couleurs les états ou traits d'une face Puis les poser rebelles et insatisfaits
Ne rien oublier non plus des cohérences Du récit qui doit couler de son propre temps Créant à chaque page des vraisemblances Volées à la crédulité de grands enfants
Accepter que de folles chimères s'animent Et prennent possession de l'esprit créateur Le torturant pour mieux vivre sous sa mine S'offrir à une fiction pour être narrateur
Il faut être fou ou aspirer à l'être Ou suffisamment fort pour draguer la folie Tentant le diable ne laissant rien paraître De son désir de mort aux frontières' de la vie
Pour l'amour impossible à survivre vraiment Sur le papier coucher des mots offerts au vent Et renoncer à être à l'intérieur du temps Pour se tenir près des dieux à vouloir leur rang
Ecrire' pour essayer de devenir encore' Où le sang s'est déjà arrêté de couler Sur des angoisses terreurs figées dans le corps S'inventer en dehors un être à projeter.