Si tu n'as pas aimé...
Tu n'auras rien vécu, si tu n'as pas aimé,
Au temps de l'horloge arrêtée sur le vide,
Quand tu te retourneras sur ta vie passée,
Tu n'auras connu que temps morne, impavide.
Aimé de fusion, de déchirures, d'envies,
De peurs secrètes et de délices soleil,
D'absences aux creux des grains chocs des embellies,
De caresses sublimes en rêves sommeil.
Tu n'auras rien vécu de l'humaine folie,
Douce à bercer les douleurs du feu de désir,
Sans les mots susurrés aux plis de rêveries,
Partagées dans l'invention de nouveaux plaisirs.
Savant, tu resteras sot de ta condition,
Sans la béance de cicatrices d'amours,
Ouvertes au plus profond de tes sensations
D'être au monde à jamais, vibration du toujours.
Choisi des dieux et démons, inventions vides,
Sans la chaleur de ton désir pour un autre,
Tes jours, comme sable sec sur peau livide,
Resteront blancs écrans, mémoire d'apôtre.
Sans le temps du manque des frissons de l'autre,
Lourd comme le plomb, à se traîner d'usure,
A rêver la plénitude des rencontres,
Ta vie d'humain n'aura été qu'imposture.
Tu n'auras rien vécu, si tu n'as pas aimé,
Aimé d'amour, de sperme larmes et de sang,
Aimé d'espérances déçues, recommencées,
Aimé de perte, d'oublis, en ton couer d'enfant.
