Vos
poèmes

Soleil rasant d'un soir d'hiver.
Sur la prairie des aigles noirs,
Bleu orangé de l'univers,
Le Dauphiné attend le soir.

Désarroi de temps de guerre,
Des élections au cœur de rien.
Le cœur lourd comme la pierre,
La haine sur les bulletins.

Suffrage d'abstentionnistes.
La démocratie malade
De ses castes élitistes
Ouvre ses urnes panade.

Les oubliés d'opulence
Se moquent de ces élections.
Ils sont exclus de la danse
De l'énarchie du piège à con.

Ils n'attendent plus rien du tout,
Pas même un sursaut, un élan.
Il est trop tard, un peu partout
C'est la victoire des perdants.

C'est l'absence des humiliés.
Au grand concert des cravatés,
Chaussures vernies, bien lustrées,
Manquent les voix déracinées.

Le peuple est loin, abandonné
A pôle emploi, dans les cités,
Complétement déculturé,
Fume son schit pour endurer.

Soleil rasant d'un soir d'hiver.
Sur la prairie des aigles noirs,
Bleu orangé de l'univers,
Le Dauphiné attend le soir.