Sosie
J'ai rencontré ton sosie, en silhouette,
Dans la foule, je voulais tant que ce fût toi.
Souffle du rythme, d'un coeur en jour de fête,
Frisson du ventre à fleur de peau d'un bel émoi.
En avançant, dans cette rue très escarpée,
C'est tes fesses que j'avais en point de mire.
Déjà, je tanguais en rêve de mes pensées,
A m'enivrer du doux parfum de ton sexe.
J'ai cueilli une belle violette blanche,
En pensant à toi, je l'ai mise à la bouche.
Cette journée ressemblait à un dimanche,
Pouls d'une ville morte, d'où rien n'accouche.
Non, ce n'était pas toi cette personne là,
Qui prenait ta morphologie, pour me tromper,
Mais une autre, quelconque de ce monde là,
Quand tu n'es plus, où je reste seul égaré.
J'ai marché plus vite en quête de l'asphyxie,
Au trouble de mon désir, à te caresser,
Le souffle court, le palpitant en folle envie,
J'ai couru plus haut, voir au loin le temps passer.
J'ai vu, sous le ciel bleu de carte postale,
Les lieux sauvages où nous avons fait l'amour.
J'ai repris mon souffle au bout de sa cavale,
Rêvant encore aux caresses de nos beaux jours.
Et puis, non, ce n'était pas ton sosie vraiment,
Que cette femme aux formes de ton propre corps.
Une autre, l'espoir en bribes de ce moment,
Un dimanche, quand l'amour refuse la mort.
