Que reste-t-il sur les brèches des blessures Longtemps après qu'elles se soient bien refermées Peut-être la mémoire de démesure Des amours évanouies d'êtres séparés
Comment à nouveau s'ouvrent les plaies du désir Sur les bords d'un coeur à battre de ses émois Quand la raison ne suffit pas au devenir Et qu'une rencontre chasse le désarroi
Comment la souffrance devient-elle plaisir Au fil des attentes prudentes et lentes Quand sur le désert nu l'amour vient atterrir D'une soif irrépressible d'épouvante
Quelles braises atomiques brûlent les corps Sous les étoiles mortes soleils apparents Qui s'étreignent et consument d'orgasmes forts Les amants isolés de l'espace et du temps
D'où vient à nouveau ce bon souffle magicien Avivant les pulsions d'une nuit lumière Au petit matin cauchemars rêves de rien Quand un parfum de femme se fait prière
Quel est ce dégoût des habitudes mortes Qui chantent la joie apprise d'un vieux savoir Quand soudain un éclair peint la vie plus forte Que tous les reflets flasques de trop grands miroirs
Il faut accepter de manger les poussières Du temps qui chasse seul sur ses terres chaudes L'éternité des caresses se fait fière De décharner tous les coeurs secs qui minaudent.