Le paradis est une invention du diable, Lâchée dans un pet sulfureux de rires fous. Dieu lui-même trouva cela misérable, Mais il s'en moqua, comme souvent il s'en fout.
Dieu en était à fouiller ses origines, Dans son arbre généalogique au long cours. Il y trouvait un vague spectre androgyne, Des filaments d'esprit au coeur de métaux lourds.
Le paradis ne lui sembla pas bien méchant, Ce n'était rien d'autre qu'une de ses pensées, Echappée dans l'éther chaud de son diable ardant. Il sourit en voyant cet être, imaginé.
C'était peut-être cela ses origines, Un corps frêle sur deux jambes pour la marche, Une énergie sexuée homme et frangine, De l'eau, des fruits, des anmaux sous une arche.
Dieu se rassura de trouver quelques traces De son propre souvenir du temps des soupirs. C'était bon que parfois son diable l'agace... Il respira un grand coup, créant le désir.
Les pets de diable, au coeur fou des rêves de Dieu, Donnent aux origines divines un parfum De création, enivrant d'esprit quelques gueux, Qu'un serpent sexe pousse à ne faire plus qu'un.
Dieu se déifia d'être le fruit des amours D'un homme et d'une femme sous un pommier bleu, Dans cet éternel chemin du temps sans retour. Il caressa son diable, lui tenant la queue.