Je croyais me connaître, Quand j'ignorais tout de moi. Ne rien savoir de l'être, Ce délicieux désarroi. Accepter l'ignorance, Aux questions des intuitions, Goûter l'inconnaissance Des jouissances sans nom.
Dieu se pourrait-il encore, Dans les recoins de science? Dans une glande du corps, Sublime amère absence. Ne pas savoir et vivre Les supplices des amours, Les bonheurs à être ivre De cet aller sans retour.
Dans les trous de conscience, L'oubli trace les contours Du rapport aux croyances, Pour caresser les toujours. Jouir nous laisse sans vie, Le temps dans une brèche De la lumière des envies, Que nos plaisirs allèchent.
Accepter le non savoir. Répondre je ne sais pas Aux impasses du vouloir. Devant l'écran agrégat De l'histoire en images, Arlequin d'appétence, Couleurs de beaux mirages, Chevelure de l'errance.
Je croyais me connaître. Je ne saurai pas pourquoi Un jour je vins à être Au sublime désarroi.