Sur ton épaule je poserai un cheval Alezan sur ta peau basanée de cuivre Crinière au vent étendard dressé idéal Je te ferai serpent désirable vouivre
Sur tes fesses je dessinerai l’océan Agité de vagues immenses d’écume Une pieuvre aux tentacules d’encre de vent Survolant le ciel légère comme plume
Sur ton ventre je te donnerai des frissons Nombril aux mystères du centre d’univers Mémoire déchirée d’un faible nourrisson Suçant le sein d’une louve noire aux crocs verts
Sur tes lèvres je volerai le sel sans goût d’un grand désert de glace blanc immaculé Myrtille fraise framboise fruits marabouts Des promesses instantanées d’éternité
Sur tes pieds j’attacherai des boules de plomb Transparentes diseuses de nos avenirs Écran d’argent de nos plus belles inventions Entraînant au fonds d’un puits nos âpres désirs
Sur ton cœur je décocherai une flèche Métal luisant d’une possession absolue Dynamite dont j’allumerai la mèche Pour l’explosion de toutes nos déconvenues
Sur toile bistre je coucherai les couleurs Corps nu sur la vulve d’un sexe rouge vif Un grain de peau de cuisses de blanche pâleur Souffle creux aux coins d’un tableau interactif.