Vos
poèmes

Les grands murs nus de pierre sèche
Saturés de musiques couleurs
Tiennent avec peine leurs brèches
Que le Mistral froid taraude au cœur

Bel amphithéâtre d'Orange
Beauté antique qu'érode un vent
Amoureux d'éphémère étrange
Aux grandes productions d'indigents

Philharmoniques des harmonies
Chorégies d'art lyrique au soleil
Caresses du Rhône d'énergies
Au soir les cigales en sommeil

Sur les gradins aux fesses tannées
Les plus grands airs survolent le temps
Des millénaires d'émois chantés
D'amour de haine de joie d'amants

Le vent continue sa partition
Semant ses indicibles secrets
Poussant les nuages de passions
Sous les orages fous de juillet

Longtemps après que toutes les voix
Se seront gorgées de silence
Des oranges à coque de noix
Mutation de nos évidences

Rouleront sur les pierres de feu
D'un énorme champ sec de ruines
Des hommes y viendront prier dieu
Au cœur de musique orpheline.