Donnez-moi du rêve, puisé dans les oublis, De l’imaginaire à secouer mes ennuis, Des mystères insondables du fond des puits, De l’impossible pour que j’en prenne le pli!
Je monte sur l’estrade, saltimbanque fou, Je déclame des phrases de mots aliénés, Je crache le verbe fourbe de mon courroux, Je scande les syllabes de vers emplumés.
Sous les applaudissements d’un public muet, J’entends les salves vengeresses des adieux, Au plus profonds abîmes de tous mes secrets. Je plane tout là-haut, à faire renaître dieu.
Un flash de traversée d’un immense trou noir. La vision éphémère d’un autre univers. La perte immédiate de mes maigres savoirs. Étendu sur la plage, les fesses à l’air.
La nudité expose aux rayons du soleil. Il faut se garder un chapeau sur les fesses, Avant qu’un rêve insolé d’un profond sommeil Ne peigne le cauchemar de sa hardiesse.