A Saint-Sulpice des Rivoires un loup est mort La vallée de la Valdaine dormira mieux Les peurs ancestrales quitteront ses abords Bovins ovidés et humains moins sourcilleux
Il suffit parfois du tir précis d'un fusil De quelques goûtes de sang sur le vert des prés Pour que le trouble de personnes averties S'estompe au bon profit de la sérénité
La vie sauvage manque de civilité Pour côtoyer notre belle intelligence Il ne reste plus d'espaces à partager Entre sédentaires et bêtes d'errance
La paix civile gagne toujours au fusil Et l'ordre s'accommode bien de la poudre C'est encore le meilleur de tous les outils Force reste à la loi qui sait en découdre
On n'a rien à faire de loups solitaires Qui mangent nos génisses et belles brebis Le coup de feu d'un adroit fonctionnaire N'est que justice puisque la loi nous le dit
Je voudrais me faire un manteau de cette peau Pour sentir ses poils se dresser au goût du sang Courir les collines sous ce fier oripeau Effrayer les hommes leurs femmes et enfants
La lune pleurera du silence des loups Dans une nuit plus noire où les hommes gisent Aux soirs d'été aux nuits de tous les rendez-vous Nous chercherons un écho sourd de la bise
A Saint-Sulpice des Rivoires un loup est mort La vallée de la Valdaine dormira mieux Les peurs ancestrales quitteront ses abords Bovins ovidés et humains restent entre eux.