Un matin très lointain je me réveillerai Sans penser à toi j'épouserai ce jour blanc Sous le manteau de plomb froid je me vêtirai L'âme éteinte dans le vide s'effilochant
Sevré de désir je serai mort à la vie Mon corps oublié à la brocante du vent Traînera sur le pavé raide sans envies Sous les embruns caniveau d'un trop vieux printemps
Mon regard vide rêvera d'un bleu profond Sous un ciel mauve du deuil des matins rêveurs Ailleurs au loin de l'invisible déraison Un halo dessinera les courbes d'un coeur
Mes doigts saisiront la pâte de l'absence Pour pétrir un mortier au grain lisse du temps Une odeur de lit d'amour comme présence D'un mystère d'automne du bois des amants
Je serai libre du désir d'amour de toi Je serai fort comme le sont tous les grands rois Sous la couronne d'or des inutiles choix La mort d'un baiser bleu à l'amour fou de toi.