Y'a pas d'île déserte où accoster, Ni de chant des sirènes pour rêver. Y'a que le sel, qui burine la peau. L'humidité, qui te ronge les os.
C'est beau l'amour sous le ciel de l'été. Ça te donne des couleurs à bouffer. C'est mort l'amour au temps noir des regrets. Ça t'enferme, tout au fond des secrets.
Vogue l'épave comme un vieux radeau! Du sable entre les mains, entre deux eaux, Carcasse déjà molle de l'oubli, Un rêve d'amour s'est évanoui.
Les tempêtes ont le goût d'absence. Elles roulent la croupe des vagues Au creux d'une même turbulence. Un désir en errance divague.
Y'a ce vent lancinant, qui hurle un nom. Le coeur sur les lèvres, le ventre lourd, Tu te traînes, les yeux clos, sur le pont. Ça cogne, ça siffle et tu restes sourd.
Y'a bientôt plus qu'une planche sur l'eau. Plus de vent non plus, un faible clapot, Un souvenir, peut-être quelques mots Gravés de bleu sur une vieille peau.