Ce temps, dégusté de goulées éphémères, Lambine de séjours trop longs en errances, Loin de tes lèvres, en rêveries amères, Se fige éternel au manque de l'absence.
Mon amour, mon amour fou, où sont les beaux jours, Que nous nous étions promis en mots susurrés Sous les soleils de nos désirs, courbes contours De nos corps insatiables, au loin oubliés?
Viens,dans mon rêve éveillé, colorer l'envie D'être encore capable d'aimer sans compter Le temps des infidèles promesses, qui fuit, Comme sable chaud entre les doigts écartés.
Prends ce qu'il reste de mes heures devenir, Pour forger à tes plis les jours énamourés, En douces tendresses d'un temps sans souvenir, Où nous serons, pour être de savoir aimer.
Respire avec moi ces parfums de lavande. Brûle de ce soleil aux tripes des amants. Goûte les saveurs de tes lèvres gourmandes, Aux caresses de ta main sur la peau du temps.
Ferme mes paupières, d'un baiser de désir. Ecris, de tes ongles, les ornières du temps, Sur les formes flasques des rondeurs du plaisir. Soyons éternels à nous-mêmes, vieux amants!