Vos
poèmes

La poésie est bonne fille.
Elle ne sait pas être farouche.
Elle est myrtille ou bien vanille.
Elle frétille dès qu’on la touche.

Sensible à l’excès, à fleur de peau
Son frisson court au fil du ruisseau.
Bien malin qui l’attache au poteau,
Elle se défait de ses oripeaux.

Évasion, elle transporte au lointain,
Inaccessible par d’autres chemins,
Espoir et désir de nos chagrins.
Elle caresse et peut tordre la main.

Elle se donne nue, sans apparat,
À prendre ou ignorer sans débat,
L’amour, la haine, mots délicats
S’entremêlent dans ses beaux ébats.

Les fous sont aussi de ses amants,
Les sages et avec eux les plus sots,
Les lettrés et tous les ignorants.
Elle se donne à tous, au gré des mots.

La violence la prend sans douceur,
Pour tarauder son calme bonheur,
Lui faire avouer sas folles peurs,
Jouir d’elle en de fastes horreurs.

La poésie est bonne fille.
Elle ne sait pas être farouche.
Elle est myrtille ou bien vanille.
Elle frétille dès qu’on la touche.