Sur la peau des cuisses chaudes des prè-Alpes, Voreppe la douce ouvre son sexe au soleil, Sur les pentes de Chartreuse, son clitoris Dur comme un ciel de métal gris en orage.
La Roise coule son nectar de doux plaisir, Jusqu'aux grises berges lascives d'Isère, Sous les caresses brûlantes d'un soleil feu, Qu'un ciel déchire entre les nuages d'été.
Sous Roche brune et le moine de calcaire, Les amours détroussent les vierges des couvents, Qu'un tonnerre zèbre d'éclats de jouissance, Dans leurs prières de désir de jours déments.
Au loin là-haut, dans le habert des banettes, Oublieux des frasques des cieux en colère, Des hommes en sueur s'étreignent en pleurant, Comme les loups, qu'ils ont entendus au couchant.
Le village sonne de ses cloches de joie Les atrocités bleues, qu'il couve calmement, Attendant que les nuées noires déversent Leur déluge grêle sur la peau des amants.
La trouée de la mère d'Agout joue piano Sa musique de vents bourrasques tourbillons, Sur les lèvres maïs de ce sexe béant, Ouvert aux coups de boutoir d'un orage noir.
Peupliers verts, trains, voitures et cheminées, Soulevés comme fétus de graines désir. Un nuage noir passe sa fougue ressac, Pour laisser la belle sur sa porte des Alpes.
Un village s'endort aux creux des amours, Sous un ciel apaisé offert à la brune. La blancheur d'une roche aux couleurs d'orange Berce une douce profondeur d'immensité.